Présentation de l’acteur: son parcours académique et parcours professionnel.
Je suis chercheur au CNRS et à l’Université Paris-Est Créteil. Je travaille sur la pollution de l’air qui cause annuellement plusieurs millions de morts prématurées dans le monde. Je pense qu’en travaillant dans les sciences de l’environnement, on acquiert une sensibilité et on a en même temps une responsabilité particulière à s’engager au-delà du pur cadre professionnel.
Quelle est ta vision d’un monde meilleur ?
Pour moi le monde meilleur est un monde de justice, de compréhension mutuelle de ce dont nous avons besoin. Ce “nous” serait très large, incluant au delà des humains aussi le vivant, et ce qui le rend possible, la terre, son climat. Un monde avec une certaine sérénité, mais nous en sommes loin, pour beaucoup il y a une question de survie et de dignité élémentaire.
Pourquoi avoir choisi les domaines de l’associatif et celui de la transition écologique ?
La transition écologique, cela s’impose face aux crises écologiques, face à l’urgence climatique, face à l’extinction de masse d’espèces vivantes. Ensuite, comment lutter contre cela, comment s’engager? Mon engagement associatif local à Alfortville est venu assez naturellement contre un projet d’abattage de plusieurs dizaines de très beaux tilleuls dans notre rue à Alfortville, que nous avons pu arrêter en lançant une pétition et en fondant une association: “Arbre-For-Ville”, association pour la protection du patrimoine arboré d’Alfortville toujours active. Nous avons ensuite peu de temps avant la COP21 fondé avec plusieurs d’ami.e.s Alfortvillais un collectif local d’Alternatiba. Alternatiba est un mouvement intéressant, qui combine la critique d’un système responsable des catastrophes écologiques avec un engagement local pour les alternatives positives.
Quelles sont concrètement vos missions dans l’association?
Ma mission principale, c’est de contribuer au suivi du Pacte de la transition pour lequel la Mairie a signé 29 mesures, il y a un an et demi. Elle s’est engagée à mettre en place un Conseil local de la transition, avec les citoyen.ne.s, associations et élu.e.s pour suivre la mise en œuvre de ces mesures. Malheureusement, nous attendons toujours que ce Conseil soit créé. C’est dommage de ne pas saisir une telle opportunité de démarche participative !
Par ailleurs, je veux aussi soutenir les belles initiatives concrètes portées par les associations avec lesquelles Alternatiba a des liens forts.
Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?
Ah, mais je ne suis pas motivé tous les jours! Parfois je dois me donner un coup de pied au c.. (rires). Ce qui me motive beaucoup, au-delà de la nécessité que je sens d’agir, c’est le partage avec d’autres personnes engagées ici à Alfortville. On se sent bien ensemble. Je suis heureux quand une réunion est fructueuse, quand c’est créatif, partagé, quand du coup on avance d’un pas.
Avez-vous d’autres projets à venir pour l’association ?
Être force de proposition de mesures concrètes ici à Alfortville pour la transition, ensemble avec les 7 associations partenaires du pacte de la transition. Être crédible et écouté auprès de notre collectivité et dans le territoire. Pour cela, se connecter davantage avec les autres associations et collectifs dans le Val-de-Marne.
Que diriez-vous à une personne qui souhaite s’engager mais qui a des difficultés à choisir une association ou un domaine ?
Je crois que pour le choix du domaine, chacun.e sait très bien où s’investir. Dans le social, l’humanitaire, dans l’écologie, tout est important et souvent lié. Ensuite bien réfléchir sur la forme de l’engagement dont on a envie, par exemple aider à l’organisation d’événements, à la communication, ou directement travailler pour les alternatives positives, planter des légumes dans un jardin partagé, organiser des balades en vélo, contribuer à la vie d’un tiers lieu, aider à la distribution d’une AMAP. Tant de choses à faire.